TEST ROHS : CONFORMITÉ ET CERTIFICATION

Vous devez vérifier si vos produits sont conformes à RoHS. Il peut s’agir d’un produit destiné à un marché européen spécifique, de plusieurs modèles, voire de l’ensemble de votre production. Vos modèles peuvent comporter une douzaine ou des milliers de composants différents, en fonction de leur complexité. Vous envisagez donc de tester des équipements électriques ou électroniques au regard des exigences de la directive sur la limitation de l’utilisation de certaines substances dangereuses (RoHS). Si c’est votre cas, lisez ce qui suit !

Deux approches possibles pour le test RoHS

Comment testez-vous vos produits et vérifiez-vous leur conformité aux substances de la RoHS ? En d’autres termes, quel type d’informations est nécessaire et suffisant pour réaliser des évaluations de conformité à la directive RoHS valables ?

Vous avez essentiellement deux options : soit vous effectuez le test vous-même, soit vous bénéficiez des tests qu’une partie prenante de votre chaîne d’approvisionnement a déjà effectués. Ensuite, vous utiliserez les informations recueillies pour constituer votre dossier technique. En d’autres termes, les sources d’information sont les suivantes :

Tests analytiques RoHS, selon la norme IEC 62321 ou
Audit de la chaîne d’approvisionnement, avec revue documentaire, selon la norme CEI 63000.

#1: Analytical RoHS Testing

Dans le cadre de l’approche analytique, vous effectuerez des tests physiques sur des échantillons. On trouve sur le marché différents types de tests analytiques, en fonction des produits chimiques à analyser. En voici les principaux.

Méthode de spectrométrie XRF

La méthode d’analyse la plus répandue est probablement la méthode XRF. XRF signifie fluorescence des rayons X.

Cette méthode permet d’identifier la composition d’un matériau en le bombardant avec des rayons X de haute énergie. Ensuite, l’émission de rayons X « secondaires » (ou fluorescents) donne la nature des atomes excités. La méthode XRF détecte la présence et la concentration de métaux lourds comme le plomb dans un matériau homogène. Le XRF est l’une des méthodes d’analyse les moins coûteuses.

Chromatographie pour le test RoHS

La chromatographie consiste à séparer chimiquement les éléments d’un mélange dissous. La chromatographie permet donc d’identifier et de quantifier ces éléments.

La chromatographie au gaz détecte les PBB, les PBDE ou les phtalates et détermine leur concentration dans un matériau donné.

Plan d'échantillonnage

L’approche analytique fonctionne bien lorsqu’il s’agit de vérifier la conformité avec des matériaux spécifiques. Bien qu’il ne s’agisse généralement pas de la première approche pour tester des produits complexes, les essais en laboratoire vous aident à confirmer la conformité. Obtenez un plan d’échantillonnage pour classer par ordre de priorité les tests que vous devez effectuer :

Matières homogènes. Rappelez-vous : La directive RoHS s’applique aux matériaux de composition uniforme. C’est pourquoi nous devons déterminer à l’avance ce que vous allez tester !

Échantillons à tester. Il n’est pas nécessaire d’envoyer une unité entière. Toutefois, les pièces ou les matériaux doivent être en quantité suffisante pour être testés. Le poids nécessaire dépend de la nature du matériau (par exemple, métal VS polymères) et les substances chimiques ciblées soumises à restriction (métaux lourds, composés bromés ou phtalates).
S’assurer de la conformité au fil du temps. Vous recevrez les informations RoHS d’un échantillon spécifique à un moment donné. Devriez-vous alors effectuer plusieurs tests pour vous assurer que votre produit reste conforme à la directive RoHS ? Par exemple, une révision de la conception ou de l’approvisionnement entraînera la nécessité de mettre à jour vos tests analytiques.

Pour confirmer votre plan d’échantillonnage RoHS, demandez à un expert d’Enviropass !

#2: Supply Chain Audit and RoHS Documentary Review

Comme il n’est pas réaliste d’effectuer des tests analytiques complets sur vos produits, une autre option s’offre à vous : l’approche documentaire. Ici, vous effectuerez une analyse de risque basée sur la nomenclature de votre produit et utiliserez les informations que vos fournisseurs ont déjà collectées auprès d’eux pour confirmer la conformité à la directive RoHS.

Certificats de conformité des fabricants

Enviropass recommande de recueillir autant d’informations pertinentes que possible sur la directive RoHS auprès de votre chaîne d’approvisionnement, de constituer un dossier technique solide et de faire preuve de diligence raisonnable. En règle générale :

Les fournisseurs de produits manufacturés connaissent leurs pièces mieux que vous ;
Leurs produits ne sont pas aussi complexes que les vôtres et
Ils traitent directement avec leurs fournisseurs de composants ou de matériaux.

Ils sont donc plus enclins à s’engager sur la conformité de leurs pièces à la directive RoHS.

Lorsqu’ils sont disponibles, leurs certificats de conformité (CdC) sont des éléments d’information importants pour autant que :

Ils sont à jour en ce qui concerne les substances et les exemptions de la directive RoHS. Vous devriez être en mesure de savoir si les exemptions RoHS s’appliquent avec des références valides ;
Ils couvrent les parties faisant l’objet de l’enquête ;
Ils sont cohérents avec la probabilité anticipée de présence de substances RoHS dans un composant donné.

Un CdC peut se présenter sous différentes formes. Utilisez le formulaire EPEC d’Enviropass pour recueillir les informations environnementales nécessaires auprès de votre chaîne d’approvisionnement.

D’autres documents, tels que les spécifications et les fiches de données de sécurité harmonisées, peuvent également vous permettre de déterminer le statut RoHS de certains matériaux.

De même, vous pouvez utiliser les rapports d’essais comme preuve de conformité. Toutefois, les rapports d’essai des échantillons ne garantissent pas que toutes les pièces fournies restent conformes au fil du temps. Par conséquent, le fournisseur de pièces doit accompagner son rapport d’essai d’un certificat de conformité.

Dois-je suivre l'approche documentaire de RoHS ?

La réponse rapide est oui pour les produits complexes tels que les appareils électroniques comportant plus de dix matériaux homogènes.

Pour vous aider à constituer une documentation technique suffisante, la Commission électrotechnique internationale (CEI) a publié la norme 63000 relative à la documentation technique pour l’évaluation des produits électriques et électroniques en ce qui concerne la limitation des substances dangereuses. Voici ce que dit la norme CEI 63000 dans son introduction :

Pour les restrictions qui s’appliquent au niveau des « matières homogènes », il n’est pas envisageable pour les fabricants de produits complexes de procéder à des essais sur toutes les matières contenues dans le produit final assemblé.

Au lieu de cela, les fabricants collaborent avec leurs fournisseurs pour gérer la conformité et compiler la documentation technique comme preuve de conformité.

C’est pourquoi la norme CEI 63000 encourage la documentation technique avec une revue documentaire pour les produits complexes. L’industrie et la plupart des autorités chargées de l’application des lois reconnaissent cette approche.

Tout comme la CEI, le CENELEC (Comité européen de normalisation électrotechnique) recommande l’approche documentaire pour la conformité à RoHS. En effet :

Il s’agit d’une méthode complète. Vous évaluerez les documents de chaque composant du produit et de chaque matériau homogène.

Elle est fiable parce qu’exhaustive et qu’elle repose sur les déclarations des fournisseurs.

Grâce au contrôle de la qualité des informations collectées, vous pouvez vous fier aux déclarations que vous recevez.

Surtout, elle est économiquement avantageuse. Les tests eux-mêmes sont beaucoup moins coûteux que les analyses chimiques.

Elle n’est pas destructive. Réutilisez les tests que votre chaîne d’approvisionnement a déjà effectués. Mettez en place un système de contrôle de la qualité pour vérifier que les déclarations et les rapports que vous recevez de votre chaîne d’approvisionnement sont à jour et conformes aux exigences RoHS.

Il s’agit d’une méthode durable car elle évite le transport et la destruction des produits.

Enfin, pour mettre à jour votre dossier technique, il vous suffit de rassembler les informations manquantes pour les parties supplémentaires en fonction des derniers changements réglementaires applicables.

L’examen documentaire de RoHS est une approche efficace que vous pouvez facilement mettre à jour en fonction des nouvelles versions de produits.

Quels sont les avantages des tests analytiques RoHS ?

Des tests analytiques peuvent s’avérer nécessaires pour les matériaux homogènes à risque moyen ou élevé sans garantie suffisante de conformité à RoHS de la part des fournisseurs. Voici pourquoi :

Pour une pièce ne disposant pas d’informations RoHS suffisantes et présentant un risque selon votre évaluation de type IEC 63000, vous pouvez essayer de trouver une pièce de remplacement conforme, comme une pièce alternative. Cependant, dans certains cas, il est impossible de remplacer cette pièce parce qu’il n’y a pas d’alternative. Ensuite, vous lancerez un plan d’essai analytique sur les matériaux homogènes à risque.

Si la substance soumise à restriction suspectée est présente dans le matériau homogène à risque, des mesures correctives sont nécessaires pour rendre le produit conforme. Par exemple, il peut s’agir de modifier la conception pour éviter cette partie.

Comment garantir la conformité avec des tests RoHS ?

Voici quelques points à retenir :

Disposer d’un plan de mise en conformité que vous détaillerez dans une procédure interne relative àRoHS pour montrer comment vous faites preuve de diligence raisonnable. Organisez-vous et suivez une stratégie PDCA (Plan-Do-Check-Act) pour améliorer les tests RoHS. La norme IECQ QC 080000 peut vous être utile à cet égard.
Adopter une approche d’analyse des risques conformément àla norme reconnue IEC 63000.

Il ne suffit pas de vérifier que les fournisseurs respectent RoHS. D’autres informations doivent être collectées, telles que les exonérations demandées. La méthode documentaire et le contrôle de qualité permettent de démontrer une diligence raisonnable ;
L’idéal est que vos fournisseurs s’engagent à ce que vos pièces soient et restent conformes à RoHS, avec ou sans exemption. Ces déclarations sont des certificats de conformité (CdC) ;
Assurez-vous que les CdC sont à jour et qu’ils vous permettent de confirmer la conformité à RoHS. Par exemple, le CdC couvre-t-il les quatre phtalates de RoHS ?

Vérifier le statut de l’exemption. Les exemptions sont-elles encore valables ? Si ce n’est pas le cas, la pièce n’est plus conforme à RoHS. Si aucune exemption n’est expressément stipulée, peut-on raisonnablement supposer que la pièce ne bénéficie ou ne peut bénéficier d’aucune exemption ?
Utilisez notre formulaire EPEC à jour pour analyser vos fournisseurs et recueillir leurs déclarations ;
Effectuer des tests analytiques sur des matériaux homogènes spécifiques lorsque vous ne pouvez que modifier la conception de votre produit.

Qu'est-ce que RoHS et qu'est ce qu'un test RoHS ?

Tout d’abord, rappelons brièvement ce qu’est la directive RoHS. RoHS est l’abréviation de :

Restriction

Of certain

Hazardous

Substances.

RoHS s’applique aux équipements électriques et électroniques (EEE). Des dizaines de pays, en particulier en Europe et en Asie, et même certains États américains, ont adopté des réglementations RoHS. La directive RoHS de l’UE a fait œuvre de pionnière dans ce secteur et reste une référence.

RoHS vise généralement ces six substances :

Quatre métaux lourds : chrome hexavalent, plomb, mercure, cadmium et leurs composés
Deux familles de produits bromés : Les polybromobiphényles (PBB) et les polybromodiphényléthers (PBDE).

Certains pays ont ajouté quatre phtalates à la liste RoHS :

Phtalate de butyle et de benzyle (BBP)
Phtalate de di-n-butyle (DBP)
Phtalate de di(2-éthylhexyle) (DEHP)
Phtalate de diisobutyle (DIBP)

Différentes dispositions de conformité s’appliquent, en fonction de la réglementation RoHS. Par exemple, le champ d’application varie beaucoup d’un marché à l’autre. Ce qui n’a pas changé, c’est que les restrictions s’appliquent au niveau du matériau homogène et sont raisonnablement faibles, soit 0,1 % ou 0,01 %. En outre, diverses applications et matériaux bénéficient des avantages suivants exemptions RoHS. Par exemple, le plomb présent dans certains alliages de cuivre peut dépasser la limite de concentration générale de 0,1 % dans certaines conditions. Comme ces exemptions sont régulièrement révisées, vous devez surveiller les exemptions RoHS qui s’appliquent à vos produits et vous assurer qu’ils restent conformes.

Ainsi, vous devriez être en mesure de préparer la déclaration de conformité de votre produit.

Demandez à Enviropass une consultation en ligne gratuitepour voir un dossier technique RoHS.

*Note : Cet article présente l’état actuel de la compréhension d’Expertise Enviropass Inc. Il est élaboré uniquement à des fins d’information et ne peut remplacer la législation officielle.